Les éternels ne vieillissent pas

«Une mode a à peine détruit une autre mode, qu’elle est abolie par une nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit».

On peut effectivement constater avec Jean de Le Bruyère que rien n’est plus volubile et rapidement dépassé que la mode.

Pour autant, parmi la perpétuelle profusion des créations qui font ce qu’il est convenu d’appeler la «tendance», certaines propositions sortent littéralement du cycle infernal «apparition-disparition pour accéder au rang de véritables références qui s’exonèrent de la tyrannie du changement.

Mur., l’incontournable boutique du bel aménagement intérieur, nous en fait une magnifique démonstration en proposant pour l’été une sélection des plus intemporelles icônes du mobilier du XXème Siècle. Voyez plutôt :

– La Lounge Chair de Charles et Ray Eames. Conçu en 1956, ce fauteuil est entré dans l’histoire grâce son confort inégalé et à une élégance de lignes étourdissantes. Inspiré du mythique modèle Club Anglais, la Lounge Chair a en plus la rare particularité de s’inscrire parfaitement dans toutes les formes d’esthétique.

La Rar Chair. Conçue là aussi par Charles et Ray Eames, elle est une véritable star du design XXè. Le Bascul Rar fut même l’un des premiers sièges en polypropylène à être fabriqué en série. Son élégance se décline en blanc, noir, moutarde, rouge, coquelicot, bleu océan, blanc crème et gris mauve.
La Pipistrello. Ce véritable petit bijou de lampe doit son nom à la forme de son abat-jour qui évoque les ailes de la chauve-souris. Imaginé en 1966 par l’italienne Gae Aulenti, la Pipistrello a immédiatement connu le succès de par sa singularité esthétique et sa capacité à se muer en petit lampadaire grâce à son pied télescopique.
La table basse à roues. Imaginée là aussi par Gae Aulenti, elle décore élégamment un salon aux allures design. Ses formes sont finement épurées et modernes et son plateau en verre célèbre la transparence.
Le Egg Chair. Dès son apparition en 1958, ce siège constitue une véritable révolution de style en offrant un aspect cocon d’où la ligne droite est absente. Le grand Arne Jacobsen, son créateur, voulait lui imprimer une courbe organique comme la coquille d’un oeuf pour en faire le partenaire idéal de plages de détente et de repos. L’Egg Chair dispose en plus d’un système de bascule réglable en fonction du poids de l’utilisateur.
La Lampe Bourgie. Imaginée par le Directeur Artistique de l’enseigne Kartell, Ferrucio Laviani, cette lampe est encore aujourd’hui l’un des best-seller de la marque avec son style baroque illustré par ses trois aériennes flammes. Idéale pour embellir une table, la lampe Bourgie est réglable en fonction des ambiances désirées.
La table de Saarinen. Son designer Eero Saarinen reçut pour cette création le prix du concours du Musée d’Art Moderne en 1969. Très élégante et dotée d’une singulière esthétique, elle libère l’espace de l’encombrement des pieds et s’avère être un véritable lieu de convivialité.
Le Fauteuil Louis Ghost de Philippe Starck. Le «Fantôme Louis» conçu pour l’intérieur ou l’extérieur offre la transparence de la finesse du plexiglass mais sa composition en polycarbonate le rend insensible aux chocs et aux rayures. Son dossier et ses accoudoirs galbés relèvent d’une véritable prouesse technologique. Le Louis Ghost de ce génial touche-à-tout demeure à ce jour le fauteuil design le plus vendu au monde.

Bref, Mur. nous rappelle une fois de plus qu’en matière de design, connaître le succès est déjà une performance mais que la vraie réussite reste quand l’objet cesse d’être à la mode pour devenir un classique.

CharlyM