Cotélac, ou l’écume des beaux jours

Il devrait en être de la mode, en définitive, comme de l’amour : ne jamais rendre aveugle et toujours éblouir.

Voilà en tout cas ce que l’on peut se dire lorsque l’on pousse la porte au 6 rue Ernest Renan de la divine boutique Cotélac à Clermont-Ferrand. Ici, n’en déplaisent aux adeptes du buzz, bien peu de chances de croiser la dernière tendance qui vous vrille douloureusement les pupilles à grand renfort de clinquant flashy ou de tape-à-l’oeil modernement décati !

Non, ici, c’est l’élégance, tout simplement ; raffinée, assumée et intemporelle.

Et comment pourrait-il en être autrement ?

L’histoire de Cotélac, en effet, commence il y a 20 ans par une histoire d’amour, celle entre Pierre Pernod, alors responsable de la marque Tehen et Raphaëlle Cavalli, créatrice, qui officiait dans la même Maison.

Ces deux passionnés créent alors la marque Cotélac et l’installent dans une ancienne bonneterie à Nantua, située, voyez-vous, justement côté lac.

Ils optent sans hésitation pour une ligne de prêt-à-porter haut de gamme pour une femme «active, un peu bohême, qui aime les beaux vêtements pas compliqués, faciles à vivre et à porter».

Et depuis 5 ans, LE Corner Homme, qui répond lui aussi aux mêmes exigences : simplicité des lignes, originalité des tissus, mélange des imprimés, couleurs naturelles qui font que chaque essayage en entraîne un autre…

Les modèles Cotélac sont particulièrement prisés pour leurs mélanges audacieux et originaux de matières de première qualité et de tissus nobles en provenance du Japon, du Pérou, d’Italie et de France. Ce savoir-faire d’exception est supervisé par Raphaëlle, ingénieur en textiles de formation.

Mais parlons aussi de la maîtrise de l’art du plissé, inaltérable, réalisé artisanalement dans des presses centenaires dénichées chez d’anciens fabricants de soie lyonnais et qui donnent à chaque modèle le statut plus qu’appréciable de pièce unique : on reste notamment fasciné par le plissé «cristal» d’une finesse absolument bouleversante, par la “sublimation” du tissu ou l’art de la couleur… et les imprimés exclusifs à la marque.

A noter que, de plus en plus, le façonnage et l’assemblage des modèles vont se concentrer majoritairement dans l’usine d’ Ambérieu-en-Bugey.

La mode Cotélac, à l’instar des histoires d’amour qui traversent le temps, fait figure d’évidence. Elle tourne résolument le dos aux pseudo-passades et aux coups de coeur furtifs pour lui préférer la subtilité de l’intemporel.

Il est d’ailleurs surprenant de voir, au fil des collections, les modèles se croiser, se répondre et se mettre en valeur au gré de leurs associations ou superpositions.

La très séduisante philosophie de Cotélac se retrouve fidèlement développée par la jeune enseigne clermontoise. Une scénographie très aboutie en bois et béton ciré rend l’espace immédiatement très accueillant, tout en ménageant de nombreux espaces avec miroirs, pour des essayages on ne peut plus conforts et intimes.

Betty Madebène et Sandrine Nirelli, LE binôme de la boutique, né de sa rencontre formidable et fondatrice avec Pierre Pernod, sont toujours prêtes à vous faire entrer dans l’univers créatif de Cotélac : il vous arrivera peut-être aussi de parler théâtre, musique, danse ou arts plastiques, tout ce qui fait que Cotélac se distingue et s’implique dans le monde artistique ! D’ailleurs, faut-il le préciser, Betty et Sandrine sont des passionnées d’art, dans la juste lignée de Cotélac qui initie très régulièrement des complicités avec de jeunes artistes, notamment dans le domaine de l’art graphique à découvrir sur certaines pièces ou en produisant les premiers albums d’artistes-interprètes.

Leur connaissance parfaite des collections en font les complices toutes désignées pour vous aider à composer une silhouette proche du ravissement.

Les modèles, toujours proposés en petites quantités, habillent toutes les morphologies, de la taille 0 à la taille 4. Si l’ensemble du vestiaire Cotélac s’adresse à tout âge, un corner spécial, baptisé «Acoté», est proposé aux plus jeunes, soit une petite soeur toute en simplicité, où l’art du travail du coton est décliné de belle façon.

Et pour parfaire la cohérence de chaque silhouette, des accessoires : sacs, ceintures, chaussures aux peausseries délicates et singulières. A noter un incroyable partenariat de modèles exclusifs avec Mexicana !!!

Voici donc une mode toute en finesse , qui n’impose rien mais qui incite à la découverte, une mode qui ne dicte pas mais qui suggère, une mode qui se rit du pouvoir tout en faisant autorité. Une mode précieuse donc, comme ces amours qui éblouissent plus qu’ils n’aveuglent, parce qu’il est toujours plus ambitieux mais aussi plus jubilatoire de laisser voir plutôt que de vouloir montrer.