« Le beau geste, c’est celui qui est si absolument juste, si précis, si parfait, qu’on le croit facile, oubliant la somme de pratiques, de connaissance et d’intuition dont il est le signe ».
Si cette observation de l’auteur et psychologue Vanessa Gault embrasse le vaste registre des gestes humains, elle se révèle particulièrement judicieuse pour ce qui concerne l’apprentissage et la maîtrise de l’écriture.
On ne parle pas ici d’orthographe, de grammaire ou autre syntaxe, non point, mais de notre aptitude à faire évoluer, pour ne pas dire danser, la pointe d’un crayon sur une page blanche pour y imprimer du signe et donc du sens.
Combien de projets narratifs avortés, de correspondances abîmées ou de communications ratées en raison d’une difficulté à dessiner le corps d’une lettre, d’une lenteur besogneuse à faire apparaître un mot proche de celle du sculpteur sur pierre ou d’une impossibilité à maintenir en équilibre une phrase sur sa ligne ?
Par chance, il n’y a pas de fatalité à souffrir d’une écriture retorse et chacun peut reprendre la main sur les pleins et déliés à n’importe quel âge de la vie, à commencer par les enfants.
C’est ce que nous apprend en substance Elodie Slimane, spécialiste de la rééducation du geste d’écriture. « Trop de parcours scolaires sont empêchés à cause d’une écriture lente, saccadée voire illisible. C’est très dur pour un enfant de s’entendre dire qu’il écrit mal, qu’il ne s’applique pas, comme si ce qu’il produisait personnellement serait frappé du seau de la médiocrité. Cela peut évidemment engendrer du découragement, une défiance face à la relation au savoir voire carrément une phobie de l’école ».
Avec ses patients, Elodie Slimane travaille dans la pleine continuité de la méthode de rééducation du geste d’écriture développée par la référence incontournable en la matière, la docteure en sciences du langage, Danièle Dumont, dont elle fut l’élève. « L’idée, c’est de restaurer des automatismes afin de libérer la pensée du geste » explique avec sérénité Elodie Slimane.
Nulle magie là-dedans donc, mais du savoir savant construit sur une démarche scientifique et porté par une pédagogie de la bienveillance. Et de fait, les résultats sont impressionnants. En quelques séances, de 2 à 8 en moyenne, et d’une durée de 40 à 45 mn (avec un travail personnel quotidien de 10 à 15 mn entre les séances), c’est un nouveau rapport au crayon qui se met en place, la survenue d’une autonomie jusque-là empêchée dans le rapport à l’écriture. Si la méthode fonctionne avec les enfants, elle se montre tout aussi performante avec les ados, les adultes et même les personnes âgées. Ces dernières peuvent notamment enclencher un travail pour retarder ou diminuer les tremblements des mains et pas seulement en cas de maladie de Parkinson.
Les geste d’écriture, concept créé par Danièle Dumont va du moment où l’on s’apprête à prendre le crayon jusqu’au moment où l’on écrit ce que l’on a à l’esprit.
« L’écriture, c’est une construction complexe qui implique une relation au mouvement, la maîtrise du trait et des courbes, la mise en œuvre d’un processus de mentalisation des lettres, un travail de latéralisation, une conscience de l’espace… Ce processus peut être altéré suite à un accident, un choc émotionnel ou une maladie et il faut alors de s’engager dans un processus de rééducation de la main affectée ou d’éducation de celle qui n’avait pas appris à écrire », explique Elodie Slimane. On apprend par exemple que cette technique offre aussi aux gauchers contrariés la possibilité de retrouver les performances de leur vraie main scriptrice.
Elodie Slimane vous parle de tous ces petits miracles quotidiens avec la conviction des gens passionnés. Elle ne regrette assurément pas d’avoir quitté sont travail pourtant apprécié de professeure des écoles pour se consacrer pleinement à l’émancipation des écritures en souffrance. Elle confie avec simplicité son intérêt à accompagner les gens sur la voie d’un mieux-être et son plaisir à collaborer avec les professionnels du soin que sont les ergothérapeutes, orthophonistes, psychothérapeutes, psychomotriciens et éducateurs. « Le passage au clavier, pour contourner les difficultés d’écriture ne saurait constituer une panacée ou une réponse automatique, bien au contraire » conclut Elodie Slimane dans un sourire.
Ecrire mal est une telle source de souffrance, physique et psychologique, d’humiliation et de frustration que l’on s’étonne que la rééducation du geste de l’écriture soit encore si mal connue du grand public. Il faut dire que le nombre de praticiens reste trop confidentiel au regard des besoins. Ainsi, Elodie Slimane est la seule professionnelle formée par Danièle Dumont en région Auvergne et l’on vient parfois de loin pour la consulter dans son cabinet installé à Thuret entre Clermont et Vichy, même si, heureusement, elle se déplace aussi à domicile.
Le prix d’une séance est de 40€, c’est-à-dire moins que le prix moyen d’une séance chez un ostéopathe qui travaille lui aussi sur la réappropriation du geste sauf que, on en conviendra, parmi tous les gestes du quotidien, ceux de l’écriture nous révèlent tellement au monde qu’il serait dommage qu’ils le fassent dans une langue qui nous est étrangère…
CharlyM
Elodie Slimane
Rééducation du geste de l'écriture pour enfants et adultes.Méthode Danièle Dumont
10 place de l'église
63260 THURET
12 avenue Julien
63000 CLERMONT FERRAND
Tél 07 81 48 14 97
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